La cité gauloise s'étendait sans doute
entre Pech-David, la Garonne et le Sauzat. Le centre de cette ville
antique correspondait aux quartiers du Pont-Neuf et de la Daurade. Cet
endroit devait être à l'origine le port gaulois de
Vieille-Toulouse. Le premier noyau de la ville semble avoir été vers la place du Salin,
des deux côtés du chemin qui devint plus tard la grande voie romaine
des deux Narbonnaises. L'agglomération s'est étendue sans cesse vers
le nord et vers l'est, retenue à l'ouest par la Garonne mais a
été bloquée vers le sud par la présence de vastes marécages.
Au milieu du 1er siècle de notre ère, une enceinte longue de trois
kilomètres fut bâtie afin de souligner la prospérité de la nouvelle
colonie romaine. Elle encerclait la ville et s'ouvrait sur la Garonne. La
pierre de construction fut acheminée depuis les Pyrénées : les moellons
de l'enceinte proviennent des carrières de calcaire antiques de Belbèze en Comminges
distantes de 70 kilomètres environ.
C'est d'ailleurs, sous la domination romaine, une
cité opulente, dotée de théâtres, de temples, d'un réseau d'égouts
moderne.
Tolosa s'organise autour d'un urbanisme typiquement romain : un
centre (le forum) où se croisent cardo et decumanus (les
deux axes principaux de circulation à larges voies), qui est le
centre politique et religieux (capitole) de la ville ; des
monuments urbains de pierre (amphithéâtre, cirque, thermes, temples...).
Pour compléter cette partie, se reporter au plan
interactif de la cité.
Tolosa était au IVe siècle, grâce à sa liaison routière avec la Méditerranée,
la Via Aquitania, la troisième ville de Gaule, après Trèves et
Arles et quatrième cité de l'Empire d'Occident.
Ausone indiquait aussi qu'elle tenait le quinzième rang parmi les
villes de l'Empire. Des voies romaines reliaient Tolosa à d'autres
villes : Tarbes, Dax, Agen, Martres, Saint-Bertrand-de-Comminges.
Voir la
page consacrée aux routes.
Tolosa connaît
une forte progression démographique, il y a entre 20 000 et 25 000 habitants, ce qui en fait à égalité avec
Bordeaux la seconde plus importante cité de la Narbonnaise. Théâtres, temples, écoles et égouts firent de Toulouse une
cité moderne et docile, toujours au centre d'un commerce régional.
Tolosa devient une centre de loisir (thermes, théâtres) et de diffusion du culte
impérial (temple capitolin).Comme dans d'autres villes, le théâtre s'élève
non loin du centre, alors que l'amphithéâtre est rejeté à la périphérie
(amphithéâtre de Purpan).
La conquête romaine a su s'appuyer sur les anciennes
aristocraties gauloises de Tolosa pour durer. Les élites tolosates
prennent des noms romains et s'intègrent à l'administration de
l'Empire, avec la recherche de promotion sociale et politique.
Ralliée à la vie romaine, Tolosa vers 70 avant notre ère, était un
poste militaire avancé et trouvant son compte dans la paix imposée par
la domination romaine, la cité refusa d'aider Vercingétorix.
L'influence de la conquête romaine fut importante : un capitole dédié
à Jupiter, un édifice de Pallas, etc. L'ère
antique de Toulouse est donc une période prospère, tant au plan économique
qu'au plan de la croissance de la population. Le peu de témoignages
existants décrivent une vie paisible, dans une ville riche et fidèle
à Rome.
Cependant, la pax romana s'effrite dans l'ensemble de la Gaule au milieu du troisième siècle, avec notamment
la progression d'une nouvelle religion dans l'Empire, le Christianisme,
et qui est marquée à Tolosa par la mort
de l'évêque Saturnin
vers 250.
Par la suite, les invasions barbares feront s'écrouler l'Empire
d'Occident et Tolosa deviendra la capitale du royaume des Wisigoths pour
environ un siècle.
Les artisans de Tolosa produisaient les objets de la vie
quotidienne : lampes à huile, poteries, vaisselles, céramiques,
bijoux, clés, outils, épingles à cheveux.
Au Musée
Saint-Raymond à Toulouse, l'on peut voir des tegulae, ainsi que des gaffes de mariniers, des clous de charpente de bateau, des moules, poteries et amphores à huile, des moulins à farine, des mosaïques et des marbres.
L'exploitation minière
est importante dans la région : à Milhas, mais aussi des carrières de calcaire antiques à Belbèze
et à Roquefort-sur-Garonne et des carrières de marbre de Saint-Béat.
Au
premier siècle avant notre ère, la richesse de Tolosa est principalement due
au commerce du vin italien. Le sous-sol contient beaucoup de morceaux
d'amphores. C'est le vin venu d'Italie, transitant par Narbonne qui est
la source de cette prospérité. La part la plus importante de vin
était consommée à Tolosa non seulement par les Tolosates mais
aussi par les garnisons romaines et les romains. Une partie de ce vin
était expédiée autour de Tolosa et en Aquitaine. C'était un
important marché agricole (blé, fromage, vin). C'est au sujet de la taxe
(portorium) établie sur les vins romains vendus à Toulouse qu'eut lieu
un procès vers 73 avant notre ère : les Toulousains reprochaient cette taxation au propréteur (gouverneur) de la Narbonnaise,
Fonteius, qui était défendu par
Cicéron.
D'autres produits transitaient par Tolosa, de
la vaisselle notamment. La vente de produits agricoles et d'esclaves
rendait possible le commerce de ces biens
importés.
L'importance de Tolosa était beaucoup plus
économique que militaire. Ce fait
est consolidé par l'édit de Caracalla
en 212 : tous les
hommes libres de l'empire sont citoyens romains. Cela favorise l'essor
d'une classe de riches industriels et commerçants. Tolosa, centre
commercial, une ville étape mais aussi un centre intellectuel.
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Hormis le commerce, le
renom de Tolosa provient de son activité universitaire. Comme à
Narbonne et à Autun, le grec et le latin y sont enseignés. Les
Tolosates, de riches familles, reçoivent une éducation identique à
celle que reçoivent les Romains. Certains d'entre eux
sillonnent le monde romain. Le plus
célèbre est Marcus
Antonius Primus, sénateur d'origine toulousaine, qui se distingue, en se
voyant affecté au commandement d'une légion. C'est le vainqueur de Crémone
et il prend Rome le 20 décembre 69 avant notre ère, dans la lutte
opposant Vitellius et Vespasien.
Tolosa
devient le centre d'une civilisation urbaine de la rhétorique (écoles
municipales), l'activité universitaire de Tolosa
perdure jusqu'au VIe
siècle
Tolosa est
administrée par quatre magistrats municipaux, quattuorviri, et
un petit sénat, curia, dont la compétence s'exerce sur tout le
territoire de la cité, dépassant ainsi largement le cadre de la ville.
Une oligarchie de colons romains appliquèrent le modèle administratif de Rome, non seulement sur la ville de Toulouse, mais aussi sur tout le territoire qui appartenait aux Volques Tectosages, dans la partie languedocienne du département.
Au IIème siècle, Tolosa obtient
le titre très envié de colonie romaine, ce qui confère un statut
particulier à ses habitants. Outre une organisation municipale calquée
sur celle de Rome, les descendants des Tectosages ont les mêmes privilèges
que les romains de souche.
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